Avoir l’absolue certitude des faits qu’on ne voit pas: Principes pratiques de la loi de la Foi

«C’est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d’Abraham, notre père à tous, selon qu’il est écrit : Je t’ai établi père d’un grand nombre de nations. Il est notre père devant celui auquel il a cru, Dieu, qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient.
Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu’il devint père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit : Telle sera ta postérité.
Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants.
Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet il peut aussi l’accomplir» (Romains 4 :16-21)

Dans ce texte, nous apprenons qu’Abraham avait la pleine conviction que ce que Dieu promet, il peut aussi l’accomplir. Comment donc et pourquoi Abraham arriva-t-il à cet état de persuasion totale à propos de la fidélité de Dieu? Tout d’abord, nous allons voir qu’il a dû marcher avec Dieu, c’est-à-dire qu’il a fait confiance à Dieu, suivant et mettant en pratique ce que Dieu lui a enseigné.

L’apôtre Jacques a dit que « toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation » (Jacques 1:17). De même, l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit que le Seigneur Jésus-Christ, est toujours le même : hier et aujourd’hui et éternellement (Hébreux 13:8). C’est dire que ce qui était hier est aussi disponible aujourd’hui et sera toujours disponible. Ce qu’Abraham avait obtenu, la foi qu’il avait développé et pratiquée, le chrétien du 21ème siècle qui en comprend les ressorts peut aussi en faire l’expérience.

Écrivant à Timothée, l’apôtre Paul dit : « … tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ. Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Timothée 3:15-17).

Smith WIGGLESWORTH[1] disait : « Only when men become godlike and holy do they become real men » ; ce qui peut se traduire par : « C’est seulement quand les hommes deviennent imitateurs de Dieu et saints qu’ils deviennent de vrais hommes ». Or c’est cela que les Écritures veulent nous enseigner. C’est en imitant Dieu, c’est-à-dire en pratiquant ce qu’il nous enseigne de faire que nous pouvons parvenir au salut et à la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Nous pouvons devenir propres à toute bonne œuvre, c’est-à-dire propre à nous rendre capables de voir les choses cachées en Dieu et d’agir en conséquence par la foi pour en manifester les résultats. Les résultats que seule produisent la foi. Paul révèle par ailleurs que « …nous sommes son ouvrage [ouvrage de Dieu], ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2:10). Or, ce que nous sommes en lui ne peut être saisi et ensuite accompli sans la foi.

Nous allons dans les lignes qui suivent essayer de dégager les principes pratiques pouvant nous aider à appréhender la loi de la foi. Cette loi que le patriarche Abraham et bien d’autres avaient su mettre en action dans leur propre vie. En ce qui concerne Abraham, il est devenu a 100 ans père, alors que sa femme en avait 90. Ce que dieu lui avait fait la promesse de faire de lui le père d’une multitude de peuples (Genèse 17:4). Alors que rien n’était plus possible si on s’en tenait aux choses naturelles, aux choses visibles, à la chair, Abraham cru à la promesse de celui l’avait appelé. 

1.  Appeler les choses qui ne sont pas comme si elles étaient

Commençons par examiner les textes ci-après qui parlent tous de la création. Nous apprenons que Dieu créa les cieux et la terre au moyen de la Parole:

« …Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut… » (Genèse 1 :3)
«Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1 :1-4)
« Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. » (2 Corinthiens 4:6)
« Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche. » (Psaume 33:6)
« Car il dit, et la chose arrive; Il ordonne, et elle existe. » (Psaume 33:9)
« Qu’ils louent le nom de l’Éternel! Car il a commandé, et ils ont été créés. » (Psaume 148:5)

Ces textes successifs mettent tous en lumière le même mode opératoire de Dieu. Nous apprenons que Dieu dit et la chose se produisit. Il appelle, il commande et la chose arrive. Ce qui signifie, la chose prend une existence matérielle, elle peut dès lors être appréhendée par l’homme. La parole de Dieu est donc « l’instrument » par lequel il créa le monde. En effet, toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle est la vie, et la vie est la lumière des hommes. Au moyen de sa Parole, Dieu a appelé à l’existence des choses qui n’étaient pas.

Lorsque nous examinons le ministère de Jésus, nous nous rendons compte qu’il a utilisé exactement le même principe que Dieu son Père. En effet, tous les miracles, toutes les manifestations extraordinaires ont d’abord été appelés avant d’exister. Par exemple, aux noces de Cana, le vin étant venu à manquer, la mère de Jésus lui dit: Ils n’ont plus de vin. Nous savons que le Seigneur Jésus dit alors aux serviteurs : Remplissez d’eau ces vases. Quand ils eurent rempli les vases, il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en à l’ordonnateur du repas. Pour son premier miracle, il venait d’appeler quelque chose qui n’était pas comme si elle était. Les vases venaient d’être rempli d’eau, ainsi, le fait de dire aux serviteurs d’en puiser et de le porter à l’ordonnateur du repas, qui avait besoin de vin pour les invités, correspondait à dire que l’eau initialement versé dans les vases était du vin. Et nous savons que cette eau fut changée en vin quand les invités la burent (Jean 2 : 1-9).  

D’aucuns diront, Dieu est Tout-puissant et nous sommes de faibles hommes ; sous-entendant que nous ne pouvons faire ce qu’il fait. Le Seigneur Jésus n’a-t-il pas dit: « …Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi…En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils… » (Jean 14 : 11-13). 

Crées à l’image de Dieu pour assujettir la terre et dominer sur la création (Genèse 1:28), l’homme a reçu le pouvoir d’opérer selon les mêmes principes que Dieu, par la foi en Dieu et en Jésus-Christ selon qu’il est aussi écrit que « Dieu nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles nous devenions participants de la nature divine » (2 Pierre 1 :3-4).

La divine puissance de Dieu nous a donné tout ce qui contribue à sa vie et nous sommes appelé à être ses imitateurs comme Christ lui-même a été son imitateur. Comment l’imiter si nous ne fondons pas notre action sur les mêmes principes divins ? Or la caractéristique opératoire de Dieu consiste à appeler les choses qui ne sont point comme si elles étaient, avant qu’elles existent ! Or il n’y a rien d’aussi difficile pour les chrétiens que d’appeler les choses qui ne sont point comme si elles étaient… Et bien si Dieu dit que nous pouvons le faire, croyons-le ! Car il est écrit : Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés (Éphésiens 5 : 1). Dieu appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient. Et nous sommes devenus enfants de Dieu par la foi en l’œuvre fini de Jésus-Christ à la croix. Nous pouvons devenir obéissants et nous comporter comme Dieu lui-même. C’est cela sa volonté. »

C’est ce principe spirituel de la foi que le Seigneur Dieu, notre père, avait appris à Abraham. En effet, il est initialement Abram, qui signifie père d’Aram – son pays d’origine, aussi interprété comme « araméen errant…» et aussi « père élevé », « père exalté », nom donné comme en compensation à cet homme désespéré de n’avoir pas d’enfant. Quand Dieu introduit la lettre H dans son nom, il introduit la lettre de la création, le souffle de la création. Abraham est en quelque sorte créé de nouveau. En changeant son nom d’Abram à Abraham – qui signifie « père de multiples nations », non seulement Dieu venait d’appeler en Abraham quelque chose qui n’était pas, mais il venait aussi de lui apprendre à le faire. Dieu enseigna à Abraham à appeler à l’existence ce qui n’était pas encore visible. Appeler au moyen de la parole ce qui existait déjà en Dieu, dans sa parole, parce qu’il avait déjà établi Abraham père d’une multitude de nations. En effet nous lisons : « Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel… lui dit: Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois intègre… Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras père d’une multitude de nations. On ne t’appellera plus Abram; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d’une multitude de nations. Je te rendrai fécond à l’infini, je ferai de toi des nations; et des rois sortiront de toi. » (Genèse 17: 1-6)

Notons que ceci n’était pas la première fois que Dieu disait à Abraham qu’il serait le père d’une grande nation. La première fois que Dieu avait paru à Abraham et qu’il lui avait fait la même promesse, celui-ci avait soixante-quinze ans environ: « L’Éternel dit à Abram: Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction… Abram partit, comme l’Éternel le lui avait dit, …Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Charan » (Genèse 12:1-4).

Nous voyons en lisant ce texte que dès le début de son appel, Dieu promet à Abram qu’il ferait de lui une grande nation. Or, il a presque cent ans lorsque Dieu lui renouvelle sa promesse et change alors son nom en quelque chose qu’il n’était pas (encore) : père d’une multitude. Or Abraham a presque cent ans et sa femme Sara en a quatre-vingt-dix. Il se sera passé vingt-quatre ans entre la promesse initiale et son renouvellement. Vingt-quatre ans d’attente, d’apprentissage, de marche avec Dieu.

Après le changement de son nom d’Abram à Abraham – père de multiples nations, fait qui était déjà établi en Dieu, mais pas encore manifesté selon la vue (la chair), Isaac, fruit de la promesse de Dieu, naquit un an plus tard.

Quelle différence y-a-il donc entre la promesse initiale et son renouvellement vingt-quatre ans plus tard? L’apprentissage de la loi de la foi dont l’un des principes constitutifs est la proclamation ou la confession des choses qui ne sont pas sur le plan naturel ; mais qui existent déjà et qui sont cachées en Christ. En effet, le patriarche Abraham commence à s’appeler et se faire appeler « père d’une multitude de nations ». Ce faisant, Abraham s’est mis à appeler les choses qui n’étaient pas comme si elles existaient ; tout comme Dieu lui-même. Cela a contribué à affermir en lui la certitude inébranlable que ce que Dieu promet, il peut aussi l’accomplir.

Notons qu’il est écrit « il peut aussi l’accomplir ». En effet, Dieu peut tout. Or le pouvoir de l’accomplissement des promesses de Dieu dans notre vie demande notre participation. Nous devons donc « acter » ce pouvoir disponible de Dieu, avant qu’il ne devienne manifeste dans notre vie. En effet, quiconque confesse (décrète, proclame) les paroles de Dieu, et qui ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, verra ce qu’il dit s’accomplir (Marc 11 :23). Les promesses de Dieu ne sont donc pas automatiques. Nous voyons qu’Abraham a dû acter la promesse, notamment au moyen de la confession selon laquelle il était le père d’une multitude de nations. Ce qui a eu pour effet son affermissement dans foi en Dieu et pour résultat, la naissance de l’enfant de la promesse, un an plus tard.

Mais avant d’y parvenir, il a du se laisser guider par Dieu, c’est de cela qu’il s’agit quand « l’Éternel… lui dit: Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois intègre… » (Genèse 17 :1). Cette expression est à la fois très rassurante et exigeante. Elle est en effet composée de deux parties complémentaires car reliées par la conjonction de coordination « et », marquant ainsi une liaison des deux parties. Nul ne peut avoir l’une: la sécurité de la présence de Dieu, sans l’autre: l’obéissance à la parole de Dieu. Le père céleste veut nous conduire au moyen de sa houlette, pour notre paix, notre sécurité, notre prospérité. Mais il a besoin que nous soyons « intègres ». Nous devons donc coopérer pour être conduis à bon port.

Or, si le chrétien ignore, oublie ou tout simplement refuse de se soumettre à la volonté de Dieu, il rend inopérante la toute-puissance de Dieu mise à sa disposition par Dieu lui-même. Dans ces conditions, puisque les promesses de Dieu ne peuvent trouver la foi nécessaire et indispensable, elles ne peuvent être manifestées. En effet, sans la foi il est impossible d’être agréable à Dieu; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. (Hébreux 11:6) Or Chercher Dieu, c’est apprendre de lui par l’obéissance. Et les Écritures disent que le patriarche Abraham quant à lui, cru à Dieu, obéissant à ses instructions au point qu’il fut appelé ami de Dieu. (Jacques 2 :23)

Pour clore ce paragraphe, disons qu’une façon pratique d’apprendre à « Appeler les choses qui ne sont pas comme si elles étaient » peut consister notamment à reprendre les mots du Seigneur pour notre compte en les confessant, sans douter dans notre cœur que ces promesses sont véritables. Les circonstances extérieures : ce que l’on voit, ce que l’on pense, ce que l’on ressent, ce que les gens disent, etc. ne doivent pas affecter la certitude que l’on tient de la parole de Dieu : notre confession, notre Christ. Le principe de la confession des paroles de Christ est de rigueur dans le mécanisme de l’exercice de l’apprentissage de la loi de la foi. Ceci peut s’aligner à ce que Paul écrit « …la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. » (Romains 10 :17) Or, comment mieux entendre les paroles de Christ sinon en les parlant soi-même ? 

Le Seigneur dit aux disciples : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. » (Jean 15 :17-18). Voici qui en éclaire encore sur l’importance d’avoir les paroles de Christ. Confesser par la bouche les paroles de Dieu participe à la loi de la foi, et aboutit à la manifestation des « fruits » qu’elles contiennent pour la gloire de Dieu et pour notre consécration en qualité de chrétiens, disciples de Christ. Les paroles de Christ doivent demeurer en nous envers et contre toute circonstance apparente, ainsi qu’il est écrit, « car nous marchons par la foi et non par la vue, nous sommes pleins de confiance (en Christ) » (2 Corinthiens 5:7). La confession des promesses de Christ (les choses qui ne sont pas encore) prend donc une part essentielle dans notre capacité à y croire avant de pouvoir en voir la manifestation. Ainsi donc, dans toutes les circonstances de la vie, efforçons-nous à trouver les paroles de Christ correspondantes dans la Bible. Ensuite, reprenons les à notre compte par la confession et la prière, sans douter, mais en croyant qu’elles sont véritables, et nous les verrons s’accomplir.

2. Revêtir la justice de Dieu par la foi en Christ

La Bible nous apprend par ailleurs que la justice de Dieu est une autre composante important de la loi de la foi. Ce principe qui établit que quiconque croit en Jésus-Christ, le justificateur de l’impie, voit sa foi lui être imputée à justice (Philippiens 3:9).

«  Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce [la grâce de Dieu], par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en JésusOù donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi. Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi.» (Romains 3 : 23-28).

Le principe de la justification par le foi est annoncé dans la Bible dès les temps anciens. Les prophètes de l’Ancien Testament témoignent du principe de la justification par la foi en Christ – et de ses bénéfices – alors qu’ils ne l’ont pas connu car il était annoncé pour les générations à venir selon qu’il est écrit que : « … les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui nous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour nous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses, que nous ont annoncées maintenant ceux qui nous ont prêché l’Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. » (1 Pierre 1 :10-12). De même dans l’Évangile de Luc, le Seigneur Jésus tient ce discours aux disciples : « …Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » (Luc 10 :23-24)

Ces déclarations révèlent au chrétien qu’il se trouve dans une position de grâce abondante en comparaison avec ceux des générations précédentes. Et pourtant, nombreux sont ceux des chrétiens qui ne comprennent pas la grâce, laquelle grâce ne peut être perçue que par la foi. L’ignorance de ces chrétiens est à mettre, du moins en partie, sur les traditions religieuses et les mauvaises doctrines. D’où la nécessité de nous plonger dans la Parole de Dieu, en demandant à Dieu d’ouvrir nos oreilles afin que l’on entende, d’ouvrir nos yeux afin que l’on voit.

« …Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! », dit le Seigneur. Cette expression peut aussi vouloir dire, « Heureux ceux qui voient la grâce de Dieu ; car Jésus amène la manifestation de la grâce de Dieu. C’est bien de notre génération qu’il parlait. De ceux venus après Getsemané. Nous sommes les bénéficiaires des promesses de Dieu en Christ et nous avons reçu beaucoup plus de paroles (de Dieu), beaucoup plus de révélation, que le peuple de Dieu dans l’Ancien testament. Car …la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. (Romains 10 :17). Ainsi donc, nous avons les paroles de Christ (la Bible) à notre disposition pour nous aider à comprendre les principes pratiquent qui sous-tendent la loi de la foi afin d’opérer par elles. car, «…sans la foi il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » (Hébreux 11:6).

Bien avant que les apôtres ne le révèlent à la génération présente, Abraham avait déjà compris ces ressorts spirituels. En son temps, Abraham avait entendu ce que Dieu lui avait dit, il y avait cru. Or sur le plan naturel, sur le plan du monde, il semblait que ce qu’il avait entendu était impossible, irréalisable. Cependant, il ne considéra point son corps déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, il ne considéra pas non plus que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants, puisqu’elle avait quatre-vingt-dix ans. Espérant contre toute espérance, Abraham crut à celui qui avait fait la promesse, Dieu. Et, sans faiblir dans la foi en Dieu, en sorte que l’enfant de la promesse naquit quand il avait cent ans. Conformément à la parole que Dieu avait prononcée, il devint le père d’un grand nombre de nations.

Notons que si Abraham a obtenu l’héritage promis par Dieu, ce n’est pas à cause de ses œuvres mais par le moyen de la justice de Dieu (obtenu par la grâce) qui ne s’obtient que par la foi : «En effet, ce n’est pas par la loi que l’héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c’est par la justice de la foi. » (Romains 4: 15). De nombreux passages de la Bible confirment que la foi d’Abraham le rendit juste devant Dieu:
« Abram eut confiance en l’Éternel, qui le lui imputa à justice. » (Genèse 15:6) ;
« Cela lui fut imputé à justice, De génération en génération pour toujours. » (Psaume 106:31) ;
« Car que dit l’Écriture? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice… » (Romains 4:3-6,9,20-25) ;
« Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice,… » (Galates 3:6-14)

Je rappelle que nous tentons d’identifier dans la Parole de Dieu les principes spirituels qui sous-tendent et qui établissent la loi de la foi opérante du chrétien, autrement dit, la foi qui apportent les résultats. Pourquoi donc des résultats ? Parce qu’une foi sans résultats est une foi sans substance. Les résultats sont une finalité de la foi. A quoi bon en effet avoir la foi en Dieu si c’est pour ne pas obtenir l’objet de la foi? Les Écritures ne rappellent-elles pas que Dieu attend de nous que nous portions des fruits? Nous pouvons lire qu’il est notamment écrit:
« Voici les miracles (signes) qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues… » (Marc 16 :17) ;
« Si vous portez beaucoup de fruits, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. » (Jean 15 :8) 
« Le fruit du juste est un arbre de vie » (Proverbes 11:30) ;
« Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » (Matthieu 7 :19-20) ;
« Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. » (Luc 3:9) ;
« Alors il dit au vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve point. Coupe-le: pourquoi occupe-t-il la terre inutilement? » (Luc 13:7) ; « Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. » (Jean 15:2).

Ainsi, pour un chrétien, porter des fruits n’est pas seulement une recommandation. C’est un commandement du Seigneur ! Nous devons portez des fruits au risque d’être coupé et jeté au feu. Élément constitutif essentiel de la vie du Chrétien, non seulement la foi lui permet de « naître de nouveau », mais elle est aussi le seul moyen par lequel il peut « porter des fruits », et contribuer ainsi à l’exaltation de la gloire de Dieu.  

3.  Comment mettre la loi de la foi en pratique ?

Sur le plan pratique, comment pouvons-nous mettre en action la loi de la foi dans notre vie de chrétien ? Comment parvenir tout comme Abraham à l’absolue certitude des promesses d’un Dieu qu’on ne voit pas, concernant les faits qu’on ne voit pas dans la vie matérielle? Comment parvenir à la conviction des choses invisibles à l’œil, qui cependant sont présentes en Christ? Toutes ses choses que nous qualifions de « miracles »[2] mais qui devraient être le lieu commun du chrétien par la loi de la foi?

L’application des deux principes essentiels de la loi de la foi que nous venons de voir est résumée dans la formulation suivante de l’apôtre Paul : « …c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut » (Romains 10 :10).

Mais avant cette formulation, l’apôtre Paul élabore, expliquant que celui qui opère en se basant sur la justice de la foi,
1. Ne cherche pas à établir sa propre justice. Au contraire, il repose entièrement sur la justification qui vient de Dieu en Christ Jésus. Ceci qui signifie que nulle œuvre humaine ne peut nous rendre juste devant Dieu (Romains 10 :1-5).
– 2. Ne dis pas en son cœur : Qui montera au ciel ? Ou qui descendra dans l’abîme ? (Romains 10 :6-7) Ces expressions quelque peu compliquées peuvent être comprises de la manière suivante : toutes les fois par exemple où tu te dis : « si le Seigneur était physiquement auprès de moi, je croirais certainement… », tu doutes qu’il soit vivant dans les lieux célestes, assis à la droite de Dieu ! Tu doutes du bon accomplissement de l’œuvre salvatrice de Christ; tu doutes du travail fini de la croix.

Que fait donc celui qui opère sur la base de la justice de la foi ? Il prend la parole qui est près de lui (La Parole de Dieu), dans son cœur et dans sa bouche (Romains 10 :8). Ceci veut dire, prendre la Parole de Dieu à son compte. En termes pratiques, trouver en toute circonstance les dispositions que Dieu a préparées afin de s’y appuyer comme base suffisante de la foi. Point n’est besoin d’attendre de revoir Jésus en chair et en sang. Christ est vivant aujourd’hui en toi et moi qui croyons et, ce qu’il a accompli en chair et en sang, est établi pour l’éternité. Il est aujourd’hui assis à la droite de Dieu d’où il intercède pour nous. Et tout ce qu’il a accompli quand il était sur la terre, ceux qu’il approuve accompliront toujours par la foi.

Notons que la parole est d’abord parlée. Il s’agit donc de « parler » la parole de Christ, de la confesser, de la proclamer jusqu’à être convaincu totalement de la vie puissante qu’elle contient. Le Seigneur nous a dit « …les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.» (Jean 6 :63). Elles n’ont pas perdue de leur vie, elles n’ont pas perdue de leur puissance car « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce… » (Hébreux 13:8-9)

Nous avons reçu en partage une foi d’un grand prix, par « la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ. Et sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles nous devenions participants de la nature divine » (2 Pierre 1: 3-4). Participer à la nature divine est notre vocation. Et cette vocation nous la vivons parce que nous sommes justifiés par la foi. Parler les paroles que nous avons reçues de Jésus-Christ, constitue un moyen de communion avec lui. Ainsi que Paul nous en exhorte: « Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment » (Colossiens 3:16); car les éléments de la parole de Christ sont le fondement élémentaire de la loi de la foi (Hébreux 6:1).

Ainsi donc, la foi en Jésus nous fait parvenir à l’état de « juste » devant Dieu et, confesser de la bouche ses paroles nous donne le salut, c’est-à-dire nous fait entrer dans la possession des promesses de Dieu. Et quiconque croit en lui ne sera point confus… mais parviendra à l’état de l’absolue certitude de faits qu’on ne voit pas, avant de les voir s’accomplir, tout comme Abraham, notre père dans la foi en Dieu.


[1] Smith Wigglesworth était un évangéliste britannique (1859 – 1947). Il est considéré comme l’un des pionniers du pentecôtisme de la première moitié du 20 ème siècle.

[2] Du latin « mirus », qui signifie étonnant, le vocable miracle désigne une manifestation qui échappe aux lois naturelles, une intervention directe de la toute-puissance divine, (sur le plan religieux) ou, quelque chose d’extraordinaire (dans le langage courant).

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